samedi 3 avril 2010

Ne dîtes pas à ma mère... (photos à l'appui)

... que j'ai fait du stop au Laos et que j'ai bien failli y rester!

Petit interlude personnel:
  Maman, tu n'es pas obligée de lire ce qui suit, sauf si tu veux connaître le gros coup de chaud que j'ai vécu à peine quelques heures après avoir passé la frontière Laossienne. La vie a voulu que je soit encore là aujourd'hui pour en parler et c'est bien pour ça que j'écris ce post sans chercher à minimiser le côté hasardeux que le destin nous réserve à chaque instant, que l'on soit dans un camion au Laos, dans un métro à Moscou ou tout simplement en faisant les boutiques en plein Bordeaux.
En revanche, si tu as peur de faire des cauchemars pour les 9 prochains mois, inutile de continuer cette lecture.

Fin de l'interlude personnel

Avant

  La scène a vraiment débuté il y a 2 jours lorsqu'au moment de présenter mon passeport au douanier Thaïlandais, histoire d'officialiser ma sortie du territoire, j'aperçois la tignasse eméllée d'une belle et jeune hollandaise, un peu confuse, qui cherchait à échanger quatre malheureux dollars avant de passer le Mékong en même temps que moi. Je lui indique un bureau de change tout proche et lui promet, à sa demande, de l'attendre pour enjamber cette frontière fluviale. En fait elle venait de changer ses plans in-extrémis et malgré sa ferme intention de passer une dizaine de jours au Laos, n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait trouver à y faire. Je n'étais pas beaucoup plus avancé qu'elle, toujours pas de Lonely en poche pour planifier mon arrivée au Laos, mais nous décidons d'un commun accord de tenter le stop pour rejoindre la ville de Luang Nam Tha pour aller trekker dans le nord du pays. Une fois en terres Laossiennes, on rencontre un troisième autostoppeur potentiel, français, du nom de Ludo et originaire de Prignac et Marcan (et oué Cédric, le gars te connaît, enfin son grand frère en tout cas...).

  Bref on crapahute jusqu'à la sortie de Huay Xay histoire de se poster sur la bonne route et après 10 minutes de levage de pousse et de mains jointes en une prière d'imploration, un chauffeur de camion d'origine Thaï faisant route vers la Chine nous invite très gentiment à partager sa cabine un poil rikiki pour nous et nos trois sacs d'occidentaux mais qu'importe, on venait de trouver notre bon samaritain de la route... on découvrit plus tard qu'il s'agissait plus d'un envoyé des cieux que d'un simple samaritain.
 L'intrigue commence vraiment quand notre aimable chauffeur nous demande de patienter cinq minutes, le temps de passer un coup de fil ou de procéder à une vidange plus que nécessaire apparemment. Il gare son 33 tonnes chargé de bananes en haut d'une côte, et nous laisse donc tous les trois dans la cabine, porte ouverte (détail important pour la suite de l'histoire) et nous en profitons pour faire quelques photos et immortaliser ainsi cet instant de bonheur partagé. C'est alors que je me décale légèrement vers mes deux compagnons afin de tenter un autoportait commun quand tout à coup les freins lâchent et le camion reprend bien trop rapidement sa course le long de la chaussée puis sur la file de droite, dans une accélération diabolique mais sans chauffeur pour la maitriser. On se met tous les trois à crier sans comprendre ce qu'il se passe réellement, Tiiu (la hollandaise) et moi essayant de contrôler la course du tombeau roulant, en agrippant le volant dans une totale impuissance et naturellement aucun frein en vue: l'horreur!

  La scène a sans doute duré une petite dizaine de secondes mais j'en garde un souvenir incroyablement long et précis. Bref, après cette petite dizaine de secondes, j'aperçois enfin notre saint homme par la porte, dans un sprint effréné, à bout de force et tentant tant bien que mal d'agripper la poignée de la cabine de sa main droite, tandis que sa main gauche tenait encore fermement et nerveusement son téléphone portable. Je l'empoigne instinctivement et l'aide à se projeter à nos côté, mon instinct de survie ayant sans doute compris qu'il représentait notre seul salut! Le voila enfin à sa place, reprenant le contrôle de la situation en un quart de seconde et c'est là qu'on comprend qu'en prenant la dernière photo, on s'était un peu trop appuyé sur le sac maladroitement placé au milieu des deux places de devant, juste au dessus du frein à main, qui ne possédait aucun cran de sécurité!
 Parfois la vie, ça tient pas à grand chose, hein?

En direct, réalisée sans trucage!

  Je vous passe les quelques minutes de palpitations nerveuses qui ont suivi l'évènement, les conversations pour tenter de savoir ce qui se serait passé et ce qu'on aurait bien pu faire si on avait continué notre course le long de cette descente diabolique sans qu'aucun d'entre nous n'ait de réflexe réellement salvateur... Et puis à quoi bon essayer de réécrire le passé, on était pas passé long, et il était clair qu'on ne devait notre salut qu'à ce généreux chauffeur à peu près autant désolé que nous!
On était encore en vie, et pour l'une des première fois de ma vie, je m'en rendais vraiment compte.

  Le reste de l'expérience ne fut que turbulences répétées pendant huit heures sur une route en réfection, et combat permanent entre chauffeur expert et machine essoufflée, mais sans réel danger...

  Une fois arrivés à la gare routière de Luang Nam Tha, à 0h30, nous n'avons même pas pu payer une bière à notre sauveur vu que tout était fermé. Et la seule chambre accessible dans les parages, aux odeurs de tabac froid et sans arrivée d'eau qu'il avait pris soin de nous indiquer ne pouvait être que parfaite pour nous après telle mésaventure.

Après

  Me voilà donc en plein Laos, prêt à partir pour un trek de trois jours au milieu des villages environnant pour profiter un peu plus de l'accueil légendaire des Laossiens tous plus souriants les uns que les autres!

« Attachons-nous à reconnaître le caractère si précieux de chaque journée! »
14e Dalaï Lama

6 commentaires:

  1. Bon d'accord mais la hollandaise alors ? Séduite par ton acte héroïque ?

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  2. Hi Auré,
    Glad to hear your hitching experience in Laos ended happily. I don't wanna sound too religious, but obviously some higher source has ideas for your future on Earth. But, like Cyril said, what about the Dutch girl? You saved her life. When's the wedding?
    Congrats on becoming an English teacher, if only for a short time. Did you play the Build An Airport game with the kids?
    Keep enjoying yourself.
    Phil

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  3. Une seule chose à dire .... J'suis bien heureuse de te savoir encore parmis nous !!!! Et maintenant il ne te reste plus qu'à profiter d'autant plus de chaque instant de ce si merveilleux périple !! Je pense bien à toi malgré les kilomètres qui nous séparent ... Ta p'tite chieuse à qui tu manques mais qui est bien heureuse de savoir que tu es en train de vivre une si belle aventure ! ( donne nous des nouvelles .... de la charmante hollandais ;) )

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  4. Salut Auré encore une fois ta bonne étoile était dans les parages, cependant je te rappelle que là-bas il n'y a ni contrôle technique (juste visuel) ni de Feu Vert et encore moins de Midas et autres Point S.
    Tu sais Auré le métier de routier ou on l'a ou on l'a pas.
    Personellement jamais vu d'autostopeuse hollandaise (ou d'autres nations) aussi charmante.
    PS fais attention au p'tit gars de Prignac et Marcamps c'est des ripouxxxxxx Bize à l'oeil.
    Cédric L

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  5. Que d'aventures !
    Sinon je rejoins Cyril , je pense que la Hollandaise ... ;-)

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  6. Salut Auré!
    jusqu'a ceque tu es au Laos, j'ai passée un super week a France et beaux jours a Paris! J'ai rencontré tes amies, ils sont tres "nice" :) et je suis encore chez James, il était vraiment un cool "host"! n'est pas James? :)

    on envoye les bisous,

    Sara qui pars ce l'apres-midi a Budapest
    James qui n'est pas ce moment a la maison,pcq il est allé à marriage de Charles et Olga

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Attention, ma mère aussi a l'adresse du blog...