lundi 15 novembre 2010

Trois nouveaux albums photo en ligne!

Tout est dans le titre!
Bisous à tous

dimanche 7 novembre 2010

Attention! Refléxions perso!! Patron, une tournée!


Attention, attention!
Deux posts d'un coup pour ce dimanche riche en news!
Celui-ci est le dernier en date (le plus récent apparaît en premier dans le blog), je vous conseille donc de commencer par celui intitulé:
« Que du bonheur! »
Bonne lecture!


  Je trimballe plusieurs petits carnets avec moi, l'un d'entre eux me servant uniquement à noter mes pensées perso. Je relis toujours avec autant de plaisir mes notes antérieures qui me permettent de faire un point sur le « chemin parcouru » depuis mon départ en Janvier et ne résiste pas à vous faire partager mes premières réflexions, sorte de point d'encrage de mes motivations à faire ce long voyage.



Port-Blair, Iles Andaman
3 février 2010


  Trois semaines que j'ai quitté ma France natale pour aller chercher au cours de ce « tour du monde » d'un an, un « je ne sais quoi » qui me manque pour avancer plus encore vers ma « future » vie d'adulte. Il est très difficile pour moi de répondre à cette question rituelle:
« Mais pourquoi tu pars seul pendant un an Auré? »...
La réponse la plus sensée que j'ai en tête est que « la vie m'y a invité », plus qu'à tout autre événement nouveau dans ma vie de trentenaire célibataire de Paris, croyant qu'il profite encore de cette belle ville des lumières alors qu'il s'éteint peu à peu en refusant tout changement liberticide.

  Un concours de circonstances en quelques sortes. Quand certains de mes amis d'enfance se marient ou font des enfants, un peu tôt parfois à mon goût, je me lève un beau matin, célibataire, sans enfant, avec un boulot parfait pour moi mais sans aucune optique de changement dans mon mode de vie de traveler noctambule un peu trop pressé de « bouffer la vie » en permanence pour vraiment saisir l'instant présent.
Cette foutue doctrine du Carpé Diem, si facile à comprendre mais tellement inaccessible sans une réelle remise en question de notre mode de fonctionnement occidental.
  Inutile de rentrer plus encore dans les détails du « pourquoi? ». Les voyages forment la jeunesse et je me sens encore bien jeune... alors je tente l'expérience, je monte dans le train de la vie, la vraie cette fois, et m'en vais ouvrir les yeux, le cœur peut-être, et l'esprit sur d'autres mondes, d'autres paysages mais surtout d'autres gens et d'autres façons d'aborder la vie.

  Les hommes présents dans ce petit bar de Port-Blair, ont les yeux rivés sur un reportage animalier américanisé à souhait, une double dose de whisky toutes les 3 minutes... Ils n'ont que foutre de nos considérations soit disant « évoluées » sur les concepts de télé-poubelle ou du rôle instructif qu'on aimerait y trouver plus souvent. Et il ne se posent pas plus de questions sur le rôle de cette putain d'existence!
Sont-ils plus heureux pour autant? Je n'en suis pas sûr. Ils fuient sans doute leur mariage arrangé, leurs bambins sur-excités ou leur boulot dépourvu de la moindre motivation, comme beaucoup de gens le font aussi en France...
Mais alors comment pourrais-je éviter cet écueil? Comment prendre la bonne voie, s'y engager sereinement, avec les bonnes armes, avant de penser que tout est déjà derrière, consommée la jeunesse, consumée la flamme vivace de l'espoir d'une vie rêvée. Et tous ces gens qui nous disent: « Profite de ta jeunesse, après il sera trop tard... »
Voilà donc le but de ma démarche. Trouver les clés de mon esprit, celles-là mêmes qui le conditionneront à s'émerveiller du présent en refusant les regrets du passé et les projections néfastes d'un futur pourtant plein de promesses.

FIN DU BILLET



  Voilà j'entame la dernière partie de mon voyage et commence tranquillement à penser à mon retour, avec un mélange de sentiments assez perturbants. D'un côté il me tarde de vous retrouver toutes et tous, de découvrir les frimousses des nouveaux nés de cette année 2010 et de retrouver « ma vie d'avant » et puis d'un autre côté je veux vraiment tirer profit de tout ce que j'ai vu, appris, compris et analysé cette année.
Difficile de résumer ça en quelques mots, mais je crois vraiment avoir appris à prendre du recul dans ma vie. Appris à relativiser sur les choses qui nous empoisonnent l'existence au jour le jour par exemple, pour le seul fait qu'on les désire fortement et que ce désir occulte tout raisonnement lucide... Quelqu'un ne vient pas au rendez-vous convenu et on se met en boule en s'imaginant ce qu'on va bien pouvoir lui cracher à la gueule à son arrivée; un mec manque de nous rouler dessus et on passe l'après-midi à ruminer notre colère qui ne sortira jamais, en tout cas pas envers le dit-fautif... On prépare un événement pendant des semaines pour ne pas en profiter le moment venu, tellement on veut que tout soit parfait.

  Combien de fois passe-t-on ainsi à côté de notre bonheur, par faute de ne pas voir la réalité en face, parce qu'on s'accroche férocement à ce que l'on s'imaginait, à ce que l'on désirait finalement et qu'on se refuse trop longtemps à accepter ce que la vie veut bien nous donner. Difficile de se détacher de ce qui nous fait défaut, surtout quand on parle de l'essentiel: un toit, à manger et beaucoup d'amour, biensûr.
  Dieu merci je connais peu de monde dans mon proche entourage qui manque de tout ça, et pourtant qui peut dire qu'il se sent vraiment heureux et libre? Quand on a l'essentiel, on veut forcément plus, c'est humain! Du coup on passe des années à chercher ce qui nous manque au fond... puis petit à petit on comprend que la confiance en soi est la clé de notre stabilité mentale... On en vient à se dire qu'il est de plus en plus inutile de vouloir se changer, devenir un peu plus maigre, un peu moins sensible, un peu plus comme-ci ou comme-ça... Qu'est-ce que la confiance en soi si ce n'est essayer de se connaître mieux, d'observer nos comportements, nos travers pour finalement se comprendre et s'accepter de mieux en mieux.

  Et pour en finir avec ce résumé éclair de mes réflexions personnelles réalisées au cours de ma troisième décennie, une franche volonté de travailler à garder ce sentiment de liberté qui m'a accompagné tout au long de mon voyage. On tient tellement à conserver ce que l'on possède ou croit posséder, qu'on ne pense plus qu'en terme de sécurité, plus du tout en terme de bonheur.
Moins de matériel, moins de fils à la patte, moins de poids sur les épaules, moins d'obligations de faire ceci ou de dire cela pour faire plaisir aux autres et au final, plus d'idées personnelles, plus de possibles à portée de main... en un mot plus de liberté!

  Biensûr je n'invente rien et loin de moi l'idée de donner une quelconque leçon à qui que ce soit. Freud a dit: « L'homme civilisé a fait l'échange d'une part de bonheur possible contre une part de sécurité. »

  C'est bien cette part de bonheur possible que je ne veux plus troquer en retrouvant ma vie de parisien « hyper-actif » en apparence mais si peu constructif au final! Dans quelle proportions vais-je arriver à tenir mais engagements personnels?? Au moins j'ai un objectif en vue.. est-ce cela que j'étais parti chercher?

Bon j'arrête là de vous prendre la tête avec ma petite psychologie blogguesque et vous rassure pour une chose: cette année j'ai bien pris mon pied!

Allez je vous laisse, j'ai re-signé pour quelques heures de cours de langue particuliers avec Paola cet aprem...



Bisous à tous
A dans quelques semaines ;)

Que du bonheur!




  Bon je sais j'ai une semaine de retard sur le planning mais finalement voilà mon nouveau post tout beau tout nouveau et une fois encore d'une longueur étourdissante! Désolé! La fin du voyage approche et le fait que vous me manquiez tous beaucoup est sans doute responsable de cette inspiration aussi soudaine qu'incontrôlée.

  J'ai laissé tomber tous mes compagnons de voyage en venant à Sucre pour un séjour prolongé, et pensais trouver un peu plus de temps libre pour écrire plus régulièrement. Tu parles! Tout s'est enchaîné super vite, encore une fois, et je n'avais déjà plus une minute à moi dès mon arrivée ici. En tout cas avec le paquet de monde que je rencontre ici, c'est cours particulier d'espagnol H24.

  Je commence donc à maîtriser un peu plus cette langue chantante et charmante, à laquelle ils prennent plaisir à rajouter des diminutifs en pagaille par-ci par-là, juste parce que ça fait « Plus mignon », allez comprendre... La douloureuse comme on l'appelle chez nous se transforme ici en « Cuentitita », c'est vrai que c'est plus joli et comme on est en Bolivie, elle est rarement assassine finalement!
Les Chiliens avaient leurs expressions bien à eux, pour une bonnes part dérivées du mot « Huevos » qui signifie les œufs, ou plus précisément, nos bijoux de familles, pour transiter par une expression détournée bien de chez nous. Et de là ils en ont fait « Huevon » qui peut vouloir dire « Mon pote » ou bien « Gros con », c'est à voir. Pour dire « Et vous » qui se dit normalement « Y vos », il leur arrive de dire « Y Boston », tout comme le « Que tal » qu'ils ont transformé en « Que Talca », Talca étant une ville Chilienne... quel bande de rigolos ces Chiliens alors! Et pour en finir avec ce lexique de leurs spécialités, je ne peux passer à côté du topissime « Catchai? » qui signifie « Tu piges? », dérivé du verbe anglais « To catch ».

  En Bolivie, beaucoup moins de jeux de mots, mais quelques adaptations linguistiques quand même. Par exemple quand les gamins, voire les adultes, veulent dire « Maintenant? », ça devient « Ahoritita? » au lieu de « Ahora? » et là tu t'dis:
« Euh, qu'est-ce qu'il veut dire là? Maintenant ou dans une demie-heure?? »
Euh, je vous perds là, non? Bon j'vous aide. Vous connaissez le principe de l'heure espagnole, non? T'as Rdv à 10h mais tout le monde se pointe à 11h, en gros. En bien les Boliviens battent tous les records de ce côté là. J'avais rendez-vous au ciné avec des potes d'ici, à 17h30 dimanche dernier pour aller à la séance de 18h45 et y'en a quand même un qui a réussi à débarquer en milieu de séance, genre « J'ai 2h30 de retard mais j'envoie pas un texto pour prévenir ». Faut juste s'habituer et après tu sais que si t'as invité une nana au resto pour déjeuner t'as intérêt à te caler un bon petit dèj parce que tu risques fort de lui payer le diner à la place! (Histoire vécue)



  Bref, les Boliviens, comme les Péruviens ont un Castellano bien plus clair, niveau accent, que leurs homologues Chiliens et jouent un peu moins avec leur langue natale. Ça me permet donc de prendre des cours particuliers d'un style plus pur et je dois dire qu'après deux mois passés ici, je commence à bien me démerder, même s'il n'est pas rare que je fasse encore illusion de temps à autre en faisant un usage excessif et un peu révélateur de « Claro! » ou « La verdad? » en fin de tirade incompréhensible... et de temps en temps je vois le rictus inquisiteur de mon interlocuteur, prêt à se douter de quelques-chose... Heu, bon je fait comment là? Vite, vite:
« Quieres tomar una otra cerveza? » pas besoin de traduction j'imagine?
Le sourire revient et moi d'embrayer sur une autre conversation plus facile à maitriser, dont je me promet une nouvelle fois de ne pas perdre le fil...

« Hé, hé, il commence à parler Espagnol, ben c'est cool ça! Et sinon le MachuPicchu et le lac Titicaca, il va nous en toucher deux mots c't'idiot tu crois? »

  OK, OK, ça vient? J'ai vraiment l'impression d'être au taf sur ce blog, parfois! D'ailleurs en ce moment je taffe! Mais ça ce sera pour la fin du post, na! Comme ça je récompense les plus sérieux d'entre vous! Oula, je commence déjà à avoir des déformations professionnelles moi, faut qu'je fasse gaffe!

  Bon, dans mon post envoyé de Putré au Chili, je vous disais que j'allais filer de mon côté avec Tszning vers le Pérou pendant que mon pote Tom prenait la route de La Paz. C'est effectivement ce qu'on a fait et après le premier pied posé au Pérou le jour de mon anniversaire et nous être rendus à Arequipa (deuxième plus grande ville péruvienne après Lima), on est parti visiter le Canyon de Colca. Avec ses 1000 mètres de profondeur le Canyon de Colca est le deuxième canyon le plus profond du monde, et franchement ça fracasse! (c'est pour changer des « ça déchire » habituels tout en faisant toujours illusion d'être dans le coup malgré mes 31 ans! Les jeunes, si vous avez deux ou trois expressions du moment, j'suis preneur!)

Donc on s'est dirigé vers le village de Cabanacondé, point de départ des treks de visite du canyon, on a bien noté tous les conseils du patron de l'hôtel PachaMama pour éviter les circuits ultra-touristiques guidés, et nous voilà partis pour quatre jours de balade vers le côté le plus authentique de ce fameux canyon. Après 7h de marche inoubliable au milieu des cactus, on trouve enfin le lodge de Llahuar tenu par Claudio et Yola, un poil ridés par le cagnard accablant du lieu et nous voilà accueillis une nouvelle fois comme des amis de la famille, toutes portes ouvertes, avec un seul impératif: aller se plonger dans les deux piscines d'eau de sources chaudes situées en contrebas des cases individuelles.



  Comme vous pouvez vous en douter, on ne s'est pas fait priés, après une bonne journée de marche, le repos fut divin! Du coup on décide d'un commun accord (woua, ça fait vieux couple ça non?) de rester pénards au lodge un jour de plus pour profiter du charme du lieu. On en parle rapidement au diner avec nos hôtes au grand cœur, et eux d'embrayer du tac au tac par un:
« Ha ben ça tombe bien que vous soyez là demain parce que nous, on doit aller voter de l'autre côté de la vallée, du coup si y'a du monde qui arrive, la chambre c'est 15 soles, le coca 5, la bière... Mais vous inquiétez pas les gens ils arrivent que de 11h à 14h et de 17h à 19h, le reste du temps vous êtes libres! » C'est ce qu'on appelle avoir du culot et pas mal de second degrés aussi!

  Bref on avait pas le choix de refuser et l'idée de faire le réceptionniste pour leur filer un coup de main m'enchantait plutôt. Pour éclaircir un peu cette situation cocasse, faut savoir qu'au Pérou le vote est obligatoire et toute abstention est passible d'une amende d'une cinquantaine d'euros! Pour vous donner une idée la chambre dans cet hôtel nous coutait 3 euros chacun, une grande bière d'un litre, environ 1,5 euros! Du coup vous comprenez mieux pourquoi ils se sont tapé 2 bonnes demi journées de cheval pour aller se foutre l'index dans l'encre indélébile et faire une grosse croix sur un bonnet de montagnard rouge pétant (l'emblème du parti en vogue à ce moment là).
Et nous, pendant ce temps là, on accueillait Jess et Fred, les deux Français avec qui j'ai continué à voyager en Bolivie jusqu'à La Paz, et 5 ou 6 autres promeneurs tous aussi surpris de voir qu'on avait les clés de l'hôtel après une nuit passé là et 5 minutes de briefing en espagnol!!
Deux jours de plus à crapahuter tranquillement mais sèchement dans ces paysages verts-oranges et nous sommes remontés vers Cabanacondé pour prendre la direction de Cusco. Enfin pour ma part puisque Ning est alors partie de son côté vers le lac Titicaca.

  La rencontre fut vraiment exceptionnelle (une chinoise de Hong-Kong qui fait des représentations théâtrale sur les évènements de Tian'anmen et qui voyage seule en Amérique du Sud, tu parles, y'avait matière à s'enrichir, et encore je ne rentre pas dans les détails...) mais après 9 mois de voyage en solo, ou presque, j'ai juste décidé de continuer à voler de mes propres ailes, l'envie était trop forte!
Liberté quand tu nous tiens!

  Et c'est à ce moment là que je vous ai envoyé mon dernier post que je finissais en vous disant que j'allais retrouver un couple de Frenchies (Jess et Fred, super cool, au passage, et je dis pas ça uniquement parce qu'ils risquent de lire mon post) pour grimper au MachuPicchu. Pour tout vous dire, à ce moment là j'avais quasiment fait une croix sur ce mastodonte du tourisme Péruvien, tellement ça m'avait l'air galère et hors de prix d'y aller.

En fait pour y aller depuis Cusco, il faut prendre un premier bus vers une ville toute proche et prendre un train de manière quasi obligatoire pour rejoindre Agua Caliente qui est le ville « dortoire » des gringos qui vont faire la visite. Le train est géré par une compagnie britannique qui profite à fond du monopole et facture le billet de base 200$ l'aller-retour! A ça, on doit ajouter 40$ pour l'entrée au site et si on veut éviter de se taper l'heure et demie de marche pour y accéder depuis Agua Caliente, il faut rajouter 14$ l'aller-retour en minibus. En tout on s'en tire facile pour 300$ l'excursion de deux jours!!! Sachant que ça équivaut à 10-15 jours de mon budget, qu'apparemment il fallait se ruer à l'ouverture des portes à 5h du mat pour être dans les 400 premiers afin de pouvoir monter au WaynaPicchu (la colline en face qui permet de prendre de belles photos d'ensemble) et qu'en plus la météo était assez dégueulasse au moment où j'étais à Cusco.... je m'étais dit que les Incas ayant déjà tous cassé leur flûte, le site pourrait bien m'attendre quelques années de plus.




  Mais heureusement Jess et Fred avaient glané les bons plans entre temps et m'ont ainsi convaincu qu'on pouvait éviter de payer le train et le minibus et que, comme la saison n'était pas si touristique, on devrait pouvoir accéder au site entier sans sortir la kalachnikov pour exterminer nos concurrents du jour. Le temps pour eux de me présenter notre quatrième compagnon de virée: Chris (un allemand à l'humour impeccable mais à la barbe généreusement douteuse) et nous voilà partis pour une nuit de transport (un bus et deux taxis collectifs) suivie de quatre heures de marche à longer la fameuse ligne de chemin de fer installée par les Incas eux-mêmes (c'est bien connu) dans un paysage brumeux et mystique à souhait. Bref nous avions quitté Cusco 13h plus tôt et nous voilà enfin arrivés à Agua Caliente pour la modique somme de 5$! Ne nous restait plus qu'à acheter notre entrée au site et à nous reposer gentiment en attendant le lendemain matin, réveil 4h pétante pour s'élancer tels des sportifs survitaminés à l'assaut du tant attendu « Machou Pichou »!
Et comme dit Oscar, mon ami Péruvien du lycée: le MachuPicchu c'est Inca unique! Ha non ça doit être notre prof de math de l'époque qui faisait cette vieille blague (Guilhèm, mes amitiés à ton papa).
Non, comme dit Oscar, c'est vraiment magique l'arrivée en haut! Enfin surtout une fois passées les grilles d'entrée façon EuroDisney et après avoir attendu une bonne demie-heure que les brumes matinales se dissipent bien sûr.

  Mais franchement là, quand le rideau se lève petit bout par petit bout laissant dévoilé les pics verdoyants en second plan et qu'on découvre enfin l'étendu de ce village fantôme accroché à la montagne d'un côté et surplombant le précipice de l'autre, là, là... t'es content d'être venu jusque là pour contempler cette carte postale grandeur nature de tes propres yeux! Et puis tu te dis que tu te poserais bien le cul deux minutes pour savourer encore un peu, tiens!



  Voilà le MachuPicchu c'est clairement mythique et j'aurais été stupide de rater ça pour une histoire de 150 euros de train mais franchement c'est rageant de voir à quel point certaines compagnies profitent du tourisme et du manque de solutions alternatives pour s'en foutre plein les poches au détriment d'une transmission culturelle aussi majeure que celle des Incas! Non seulement ils ne sont plus là pour éclairer leur passé mystérieux mais en plus ils sont devenus une manne financière démesurée qui ne profite même pas à leurs descendants Péruviens!

  Oscar, si j'étais toi, je lancerais une pétition, direct!
Au fait tant que je te tiens, enfin si tant est que tu lises ce post un jour..., te souviens-tu d'aller à l'école à Lima en van VolksWagen façon mini-surfeurs à la cool qui partent chasser la wave? En tout cas à Aréquipa, le ramassage scolaire se fait dans ces vans mythiques et ça donne à leurs chères petites têtes brunes un air tellement « décontracte »! Si seulement ça pouvait leurs apporter quelques bonnes ondes façon Hippies pour contrebalancer l'apparente rigidité du pays, avec ses nuées de policiers paramilitaires déguisés en Rambo (enfin ça, c'est partout pareil en Amérique du Sud), ses rajouts de fils barbelés quasi systématiques, quand c'est pas les miradors et les gardes privés devant l'entrée des baraques huppées!!

  Et comme tout les gens qui visitent le Pérou, après le MachuPicchu, la suite du programme c'est le lac Titicaca. Je suis donc parti vers la frontière Bolivienne accompagné de mes trois compères et une fois du côté Bolivien on s'est arrêté à Copacabana (oué je sais c'est aussi le nom de la plage de Rio) pour visiter l'Isla del Sol, sur le lac Titicaca. Bon je vous passe les détails, parce que j'ai encore plein d'autres trucs à raconter... euh, comment résumer ça... Donc le lac Titicaca, c'est beau, allez-y!
Voilà, une demie-page d'économisée, et hop! Heu, attends, j'vais leur coller une photo au passage, alors Lac Titicaca, ah oué, tiens celle-là elle va leur plaire, avec plein de couleurs tout comme ils aiment... voooiiilàaaaa



  Ensuite? Ben ensuite on est parti vers La Paz, toujours avec Jess et Fred, et j'y ai retrouvé Tom qui était perché là depuis trois semaines en attendant que le blocage des vendeurs de feuille de Coca lui permette de prendre la route vers le nord du pays pour aller faire du volontariat dans une asso écolo de protection de la forêt amazonienne. Alors fréro, comment ça se passe de ton côté?

  Et La Paz? En fait c'est impressionnant, pour le côté grosse ville nichée dans une cuvette naturelle et entourée de pics rocheux qui lui servent de limite naturelle, mais aujourd'hui elle n'a de paisible que le nom! Ça grouille, ça klaxonne, ça manque de se faire écraser à chaque carrefour, c'est la grimpette du matin au soir, du coup je me suis senti un peu à plat dans cette fourmilière qui culmine à 4000m. Et puis à ce moment là j'étais bien décidé à arrêter de tracer et à trouver un coin pour travailler avec des gamins dans le besoin, mais en évitant de rentrer dans le principe des grosses associations qui te demande de payer 150$ par semaine avant même de savoir ce que tu vas pouvoir faire chez eux. J'ai donc décidé d'écouter les conseils d'autres volontaires rencontrés dans mon auberge de La Paz et de mettre le cap sur Sucré, la capitale du pays, où je trouverais ce que je recherchais à coup sûr...

  Je suis donc arrivé à Sucré il y a deux semaines et dès mon arrivée j'ai appelé le contact que ces gars m'avait donné pour être aiguillé vers un projet qui me corresponde. Dans l'aprem, j'ai visité un foyer de garçons âgés de 8 à 19 ans et j'y suis resté jusqu'à 22h30. Depuis on a fait des groupes de niveaux en anglais et je leur donne quelques cours informels pour reprendre les bases plus qu'instables qu'une heure de cours par semaine à l'école et au collège ne leur a pas permis de fortifier. Une bonne dose de jeu et de bonne humeur, une once de discipline, juste ce qu'il faut pour garder leur attention, mais sans les décourager de revenir le lendemain et surtout beaucoup d'écoute pour répondre à leur besoins précis et le tour est joué. Je me tape donc 6 à 8h de ces cours par jour, plus l'aide au devoir en Math, Physique, Chimie voire Français pour certains, sans parler des activités annexes, genre tournoi de ping-pong à organiser et journée portes ouvertes avec présentations de différentes activités professionnelles de quelques jeunes que j'ai rencontré depuis mon arrivée ici... bref y'a des jours où je suis content de retrouver mon lit à 22h pour me pieuter copieusement! Vous vous en doutez, le contact avec les jeunes est excellent et ils me rendent ce que je leur apporte au centuple! 



  Sinon les soirées ne manquent pas non-plus ici et je ne passe pas une soirée sans retrouver quelques têtes connues pour continuer à pratiquer mon espagnol autour d'une bière ou sur une piste de danse. Et puis les gens en Amérique du Sud ont vraiment le goût pour la fête! Le week-end dernier par exemple, j'ai eu l'honneur d'assister à l'Entrada Universitaria de Sucré qui a lieu chaque fin d'année scolaire et qui consiste en un superbe défilé haut en couleur, et en musique au cours duquel les étudiants s'habillent et dansent de façon traditionnelle! Sachant qu'ils ont une trentaine de danses traditionnelles encore enseignées, j'en ai pris plein les yeux et les oreilles pendant toute l'après-midi. Après ça, vous vous doutez bien que tout le monde est sorti, sans parler des soirées spécial Halloween: bref, le week-end fut intense et encore plein de rencontres!



  Et comme si ça ne suffisait pas, ils célèbrent la Toussaint d'une toute autre manière que chez nous. D'abord ça dure entre deux jours et une semaine. Tout le monde passe le 1er Novembre au cimetière pour changer les fleurs et surtout partager une foule de gourmandises à même les tombes, une fois protégée d'un tapis de fleurs, et chaque personne qui vient prier sur la tombe du récent défunt (parti au cours des deux années précédentes) a droit à son morceau de pain, son fruit ou son biscuit... Assez spécial pour notre culture mais tellement plus joyeux et « vivant » comme tradition.. Le 2 Novembre, qui est le vrai jour de la Toussaint ici, la « fête » continue dans les maisons où chacun est invité à rentrer, manger et boire cette fois-ci, pour peu que la porte de la maison soit ouverte.

Bon je m'arrête là pour cette description exhaustive des spécificités Sud-Américaines et principalement Boliviennes qui n'ont pas fini de me faire marrer, et comme j'ai envie de vous ruiner votre dimanche, je fais suivre ce post par un autre beaucoup plus court mais aussi plus perso et profond pour vous en dire un peu plus sur mes réflexions du moment.

A tout de suite

P.S: pour ceux qui auraient besoin d'une pause pipi ou de prendre l'air cinq minutes, la rédaction se réserve le droit d'interdire l'accès à ce blog à ceux qui abuseraient de ce break salvateur... c'est pas une raison pour en foutre partout sur et autour de la cuvette non-plus!
A bon entendeur...

jeudi 28 octobre 2010

Un casseur s'explique

  Bon, rien à voir avec ma retraite d'un an, tout seul et tout bien dans ma peau, mais je viens de parcourir un article qui relate les "explications" d'un casseur qui a participé entre autre aux manifs récentes dont vous êtes tous bien plus au courant que moi. Et je trouve ça plutôt curieux de lire ce qu'il dit. Alors si vous non plus vous ne comprenez vraiment pas ce qui pousse ces "petits cons" à tout casser comme ils le font et qu'on les foutrait bien en taule une bonne fois pour toute (contre pied volontaire mais parfois sincère), lisez ces qq lignes plutôt basiques et dites moi ce que vous en pensez, ça m'intéresse!

http://www.lejdd.fr/Societe/Social/Actualite/Un-casseur-s-explique-228812/

mercredi 27 octobre 2010

Du retard dans les clichés!



  Je me suis aperçu que j'avais du retard dans mes albums photos, alors avant de vous donner plus de news en fin de semaine, et de vous dépeindre mon aventure Sino-péruvienne et mes rencontres Bolivo-boliviennes, voilà trois nouveaux albums. Les suivants sont également disponibles sur ma page PicasaWeb mais le lien direct depuis le blog n'est pas encore dispo.

A dimanche!

dimanche 10 octobre 2010

Raz le blog


Vallée de la Lune (avec Tom) - San Pedro d'Atacama

  J'aimerais vous dire que je me suis fait capturé par une bande de kangourous anarchistes un samedi soir en sortant de boîte en plein Sydney, que je me suis marié avec une belle Péruvienne et que les préparatifs m'ont pris tout mon temps, ou que je sors juste d'un mois d'expériences chamaniques à grands renforts d'ayahuaska et que c'est pour ça que je n'est rien posté depuis un mois et demi, mais en fait, la vraie raison c'est que.... j'avais la flemme, voilà tout!

  Et non Cyril, je ne suis pas mort, non, plutôt bien vivant même avec comme actualité « voyagistique » depuis tout ce temps: les grandes plaines Australiennes suivies des hauteurs vertigineuses Sud-Américaines, l'arrivée de mon pote Tom en terre Chilienne, avec qui j'ai passé trois semaines à remonter tranquillou vers le nord-Chilien, la rencontre d'une fausse-chinoise en cours de route pour m'accompagner dans mes premières découvertes Péruviennes et un retour récent vers le mode "voyage-solo.com" pour continuer mon trip en Bolivie...

Allez à dans 2 mois!


  Bon je vois que le mode synthétique ne satisfait pas entièrement votre curiosité alors je vais vous en donner un poil plus... et après vous me foutez la paix, OK?

  Effectivement je n'ai rien écrit depuis mon incroyable succession de rencontres néo-Calédoniennes. Peut-être parce que l'Australie fut beaucoup moins riche en rencontres humaines mais non moins fantastique en ce qui concerne l'émerveillement oculaire que j'ai ressenti pendant quinze jours à tracer à bord du van que vous avez pu découvrir dans une de mes vidéos.

  J'ai donc attaqué l'Oz-world par Cairns où je voulais trouver un "lift" ou "ride", cad des gars qui ont déjà un moyen de transport et avec qui j'aurai pu partager le trajet vers Sydney, mais après trois jours à chercher, je me suis finalement décidé à louer un van tout seul. Je n'avais pas vraiment envie de payer 300$ de bus pour descendre le long de la cote, en bougeant de ville en ville, pour retrouver les mêmes têtes de routards en soif de soirées arrosées tout le long.
  Bref ça m'a coûté un bras et demi, mais au moins ma liberté fut totale pour découvrir les parcs nationaux grandioses des terres de sa Majestée, enfin du Queensland quoi. J'ai quand même rencontré Miek, une belge sympa, à Townsville, avec qui on avait décidé de partager les frais pour quelques temps, mais l'aventure n'a duré que 4-5 jours.
  Qu'importe, j'ai passé des moments extras à tracer en pleine brousse, à dormir aux bords de lacs déserts ou au milieu de gorges impressionnantes (non James! je parle bien de la nature là), et à en prendre plein les yeux, encore une fois sans avoir à débourser un dollar de plus pour le logement.

  J'ai rendu le van, enfin le SpaceShip pour être précis à Brisbane, ville sans intérêt, et ai poursuivi en bus vers Sydney avec un stop à Byron Bay, qui mérite bien son petit arrêt pipi.
Il me restait donc deux jours de balades sympas à passer dans la capitale (ah non c'est vrai, c'est Canberra... vu qu'ils arrivaient pas à se mettre d'accord entre Sydney et Melbourne. Bon la minute culturelle, c'est fait!) où j'en ai profiter pour rencontrer un peu plus de monde que dans les parcs nationaux, histoire de faire la teuf une bonne fois... de plus...

  Voilà, l'Australie, c'est plié.... alors après j'suis allé où déjà? Ha oui, l'île de Paques.


  Alors l'île de Paques, ben c'est loin, c'est petit, y'a des statues en piteux état dans tous les coins, mais bon en général elles sont par terre, en morceau, et on veut nous faire croire qu'un peuple primitif de qq dizaine de milliers d'habitants au plus fort de la civilisation Pasquane ont été capables de bouger ces mastodontes de plusieurs dizaines de tonnes sans technologie moderne? C'est une vaste blague en fait cette île! Comme dirait Fred, ça vaut pas l'Portugal!

  Bon vous l'aurez compris, si vous avez l'occasion d'aller visiter cette île, la plus isolée du monde, vous ressentirez vous aussi, à coup sûr, son côté mystérieux, quasi hors du temps et prendrez plaisir à découvrir sa population aux origines multiples, parlant Espagnol par force, mais plus volontiers le Rapa-Nui et souvent le Français (migrations Tahitiennes obligent), et vous laisserez envahir par les innombrables interrogations qu'elle suscite. En effet les origines de sa population sont encore hypothétiques, les dates sont parfois contradictoires, les raisons de voir les Moaïs renversés assez floues et surtout la façon dont ces monolithes gigantesques furent trimballés de la carrière à leur lieu d'exposition, difficile à croire.
  Comme disait Coluche: "Tu t'demandes!" (ça déchire mes références, hein?)

  Cinq jours à chercher les œufs désespérément (ndlr: attention! Blague de merde!) et me voilà parti à la découverte du continent Sud-Américain en commençant par le Chili et sa capitale: Santiago! J'y ai passé une petite semaine en attendant mon pote d'enfance Thomas et ça m'a permis de rencontrer pas mal de Français super cool qui vivent là-bas et qui m'ont aidés à décrypter plus rapidement certaine spécificités du peuple Chilien, de son histoire et de leurs expressions typiques, sans oublier de me montrer les meilleurs endroits pour faire la fête sur Santiago... ça commençait à me manquer...


Devant le Parinacota avec Tom, Ning et Franklin - Putré

  Bon j'ai un peu la flemme de rentrer dans les détails alors je vais faire plus court que d'habitude et vais essayer de résumer mes aventures Chiliennes:

- Ai retrouvé Tom, avons bcp parlé et fêté nos retrouvailles, STOP
- Sommes allés goûter les charmes de Valparaiso et de ses habitantes, STOP
- Ne nous sommes pas fait endormir trop longtemps par le chant de ces sirènes, STOP
- Avons mis le cap en quête de nouveaux paysages merveilleux, et avons jeté l'ancre à San Pedro d'Atacama pour une petite semaine, STOP
- Avons décidé de faire un max de balades par nous mêmes et en avons bien chier à pédaler des jours entiers sous le cagnard dans le désert le plus sec du monde, mais quel plaisir, STOP
- Avons retrouvé Tsz Ning, une chinoise de Hong-Kong à Arequipa pour fêter le bi-centenaire de l'indépendance Chilienne, STOP
- Avons passé trois jours à nous foutre de son nom imprononçable et à se croire en France pour le 14 Juillet, le drapeau Chilien étant bleu, blanc et rouge, STOP
- Nous sommes décidés (tous les 3) à prendre de l'altitude, direction Putré, 3500m, pour découvrir d'autres merveilles de la faune et la flore du nord-Chili et de finir cette ascension à 4900m histoire de faire les malins en proclamant que nous sommes montés plus haut que le Mont-Blanc, STOP
!!! STOP, STOP, Auré, t'es lourd, STOP

Viva Chile, Mierda (ça porte chance)!

  Puis, une fois mon anniversaire célébré de façon plus intime qu'à l'accoutumé mais non-sans amour partagé, Tom a pris le chemin de La Paz et j'ai continué ma route vers le Pérou avec Ning...

  Je suis actuellement à Cusco et m'apprête à retrouver un couple de Français pour filer vers le MachuPicchu dans la nuit, et n'ai donc pas le temps de finir de vous conter la suite de mon périple pour l'instant. Je ne peux que vous promettre de ne pas attendre un autre mois et demi pour revenir vous causer électroniquement.

  Pour finir, je ne peux m'empêcher de vous faire part de mon enchantement à découvrir ce nouveau continent (pour moi) avec une petite préférence pour le Pérou qui est incontestablement plus typique que le Chili et où le charme Sud-Américain se révèle jour après jour, rencontre après rencontre...
Bon je n'ai pas réussi à glisser ma promesse de dédicace, Laura, mais même si je n'ai toujours pas prévu de visiter la Colombie cette fois-ci je suis ravi de découvrir enfin ton continent chéri.
Un abrazo especial por tu, Elsa, Lina, Margarita, Camilo y los otros!

To be continued...

mercredi 18 août 2010

Attention, un post peut en cacher un autre!

Deux posts pour le prix d'un, donc!

 Je viens de poster mon dernier message quinze jours après avoir quitté le Nouvelle-Calédonie et ne résiste pas à l'envie de vous faire découvrir quelques vidéos de mon trip en Australie, et oui j'ai bien dit des vidéos! J'ai enfin trouvé le bouton « REC », après sept mois de voyage, la honte!
  J'ai également oublié de mentionner vous merveilleux commentaires qui m'ont fait chaud au coeur et qui m'ont bien fait rire, une fois de plus. Si je me risque à  renvoyer une petit mot perso pour chacun, on a pas fini de se renvoyer la balle, alors juste une grosse pensée à tous.
  Allez j'arrête les violons...


http://picasaweb.google.com/lh/photo/9zYS8u66pVhby07x9nSpPg?feat=directlink

http://picasaweb.google.com/lh/photo/fTwsOc0bujjQ5yiyRFO7pQ?feat=directlink


Bonne lecture, bon visionnage et bonne fin d'été à tous ;)
Auré

mardi 17 août 2010

Nouméa Express



  Pourquoi "Nouméa Express"? Pour deux raisons en fait. La première, c'est que je me suis donné douze jours pour visiter la Nouvelle-Calédonie, coincés entre mes dix jours de méditation et trois petites semaines en Australie... ce qui fait assez court quand on voit l'étendue de l'île, sans parler des îles Loyauté qui l'accompagnent, toutes paradisiaques mais toutes différentes. Moi qui n'avais même pas le budget pour louer une voiture, ça paraissait difficile de tout voir en si peu de temps... Ce qui m'amène à la deuxième raison: le stop! Et comme m'a dit le fils d'un Caldoche (voir la définition dans le glossaire en pièce jointe) qui m'a vu débarqué à l'arrache pour la nuit:
"En fait c'est un peu comme Pékin express ton voyage, mais à Nouméa, C'est ça?" Ben oué, ça a donné à peu prés ça la Nouvelle-Calédonie pour moi.

  Tout a commencé à l'aéroport de Jakarta quand je me suis enfin décidé à me renseigner sur le prix des hébergements à prévoir sur le caillou, une quinzaine d'heures avant d'y être. Et là, demie surprise, ça a l'air exorbitant comparé à ce que j'avais connu jusque là. Je me dis alors que ça pourrait être une bonne idée de sortir la carte "CouchSurfing" que je n'avais pas encore vraiment exploitée.
Pour ceux qui connaissent pas encore le principe formidable du CouchSurfing, à la page du Glossaire correspondante, y'a marqué:
  "Site internet mettant en contact, d'un côté, des voyageurs de tous horizons en quête de rencontres locales et d'un logement à petit budget (en l'occurrence gratuit) avec, de l'autre, de gentils CouchSurfeurs habitants aux quatre coins du monde, tout aussi fervents de rencontres enrichissantes et se proposant d'héberger gracieusement les voyageurs sus-mentionnés à condition que le feeling passe bien."
  J'envoie donc deux mails de premier contact à des CouchSurfeurs de Nouméa (heu, le voyageur fauché dans l'histoire, c'est moi bien sûr!) pour recevoir une réponse positive de Fred et Charlotte qui acceptaient de m'héberger dès mon arrivée. Chouette! Je savais où passer ma première nuit. En arrivant à Nouméa je m'aperçois que mon sac n'avait pas couru aussi vite que moi pendant la petite heure d'escale que nous avions eu à Sydney pour sauter dans le deuxième avion. Un mal pour un bien en fin de compte, puisque je n'aurais pas à me le trimballer lors de ma première journée de visite. Hé oui les CouchSurfeurs en semaine ils bossent en général donc pas d'endroit pour déposer mémère! Après les formalités d'usage, je me fais ramener gratos de l'aéroport par une calédonienne qui avait connu les même déboires de sac unijambiste. En fait c'est le fils de celle-ci qui était venu me chercher.. heu la chercher, et qui m'a fait au passage une visite guidée de Nouméa, baies après baies, avant de me déposer au centre ville en me laissant sa carte en cas de pépin... plutôt cool comme première impression!

  Après un aprem balade, et ramassage de cartes à l'office du tourisme (hé non mon p'tit Yo, je suis pas encore sevré), je trouve enfin la maison de mes hôtes d'une nuit. Et quels hôtes! Le sourire pour commencer, puis le dîner autour d'un petit Bordeaux que je m'étais fait un plaisir de leur ramener (ça aussi, ça commençait à me manquer), des conseils en pagaille, pour finir par des coups de fils à des amis d'amis qui m'accueilleront à coup sûr dans différents coins de l'île... j'avais frappé à la bonne porte! Vraiment extra le couple Fred et Cha!

  Le lendemain je repars donc avec des idées plein la tête et mon carnet d'adresses rempli de numéros de téléphone, direction l'aéroport afin de récupérer mon sac. Une fois la grosse Bertha retrouvée, je me poste sur le bord de la route, le pousse tendu et le smile bien en évidence pour tenter d'économiser le prix du bus (aux horaires limités apparemment) et de vérifier si cette pratique qui est maintenant considérée comme quasi-suicidaire en France est toujours en vigueur en NC comme on me l'a prédit. Effectivement je n'ai pas attendu plus de 5 minutes avant que trois chauffeurs et chauffeuse successifs ("conductrice", James, "conductrice"...) ne m'emmènent gentiment à ma première halte sur la côte ouest. Je devais alors contacter une certaine Sophie Brun, travaillant au lycée de Bourail, et apparemment extra-cool, des dires de Fred et Charlotte. Je cite: « Sophie, elle faisait du CouchSurfing avant que le site existe, c'est clair! »
Je l'appelle donc pour la prévenir de mon arrivée, et elle de m'inviter à trouver sa maison, à faire comme chez moi, à me servir dans le frigo, et à emprunter son vélo en attendant son retour du travail... Accueillante, oui, c'est le mot!
  Je trouve donc l'ancienne ferme super aménagée qu'elle habite en pleine campagne et fais assez rapidement la connaissance de Thibaut, un de ses collègues temporaire du lycée qu'elle héberge gentiment pour 3 semaines. Puis je découvre finalement l'inimitable Sophie Brun à l'histoire touchante et pleine d'authenticité, dont le petit voyageur que je suis en train de devenir ne pu s'empêcher de tirer quelques leçons de vie. J'ai également rencontré la plupart de leurs collègues, le soir même, puisqu'un pot de départ était prévu de longues dates et que j'y était tout naturellement convié... elle est pas belle la vie?
  Un petit truc que je trouve toujours marrant dans les pays tropicaux, c'est de voir des vaches brouter dans un champs rempli de cocotiers... je sais c'est con mais pour mon cerveau de citadin, ça va pas ensemble. Et puis tu fais pas un pas à moins de cinquante mètres d'un troupeau sans qu'elles se mettent à te fixer fermement du regard... "Oups, vous dérangez-pas pour moi les filles, je fais que passer, vous savez..." Mais comme dit Sophie, "Ici, y'a pas de train, alors faut bien qu'elles trouvent un truc à mater!" C'est pas faux, c'est pas faux!



  J'ai ainsi profité de son hospitalité sans borne pendant trois jours avant de me ressortir les pouces pour rejoindre un autre ami de Fred et Charlotte: j'ai nommé Jacki Quentin. Un autre personnage atypique, très gentil, qui m'a ouvert sa porte pour une soirée à discuter autour d'une bière et de copieux morceaux de cerf qu'il venait de chasser avec son fils de quinze ans. Et oui, parce que les Caldoches, comme Jacki, ils ont l'habitude d'aller chasser et pêcher dès qu'ils ont un moment, comme les Kanaks d'ailleurs. Alors que les Zoreilles comme Charlotte et les Expats comme Fred, eux ils sont plutôt branchés nautisme ou plongée, vous suivez? Oui je sais, au début on rame un peu, parce que la Nouvelle Calédonie c'est un sacré mélange de populations finalement.

  Alors pour vous la faire courte, au début y'avait... les dinosaures! Oui... mais juste après en Nouvelle-Calédonie, y'avait les Kanaks ou Mélanésiens, les noirs, en clair, enfin en plus explicite plutôt, qui représentent 45% de la population actuelle. Puis sont arrivés les Caldoches, principalement d'origine française, descendants d'anciens bagnards ou de colons libres. Les Caldoches représentent 35% de la population. Ils sont parfois métisses, comme Jacki, puisqu'au fil des générations, les mariages Caldoche-Kanaks n'étaient pas rares. Les blancs installés sur l'île depuis un certain temps mais non-Caldoche sont appelés Zoreilles (comme dans les antilles ou à la Réunion, bisous doudou Dijoux) et les plus récents sont des expats, tout simplement, sans oublier les vagabonds qui viennent profiter de la gentillesse de tout ce beau monde, à savoir moi! Tant que j'y suis, ce tableau des différents Calédoniens ne serait pas complet si je ne parlais pas des Indonésiens, Vietnamiens, Chinois, Wallisiens, Arabes et j'en oublie qui sont venus ici chercher du travail depuis le début du siècle dernier. Comme d'hab, pour ceux que ça intéresse:

  J'en ai fini avec cette minute culturelle et comme disent les Guignols (au fait, ils existent encore?): "Vous pouvez maintenant éteindre votre ordinateur et reprendre une activité normale!"

Heu, en fait non... j'ai pas fini!

  Donc les dinosaures, les Kanak, les... Ha oui, donc après avoir passé une soirée à me faire expliquer tout ça par Jacki, le Caldoche et ami de Fred et Charlotte, bon prenez des notes, là, je vais pas tout répéter tout le temps; j'ai retrouvé Marie-Louise, une Kanak mariée au chef de la tribu de Haut-Coulna, située dans le nord-est de l'île pour passer le week-end en pleine nature et surtout assister à une coutume de mariage. "Et allez, encore une minute culturelle... ça devient chiant ton blog Auré!"
  Marie-Louise est en fait une amie de Sophie et je tombais plutôt bien puisque ce week-end là Marie-Louise avait déjà prévu d'emmener un couple d'amis Rochellois très sympas dans sa tribu pour leur faire découvrir cette fameuse coutume. Je me suis donc discrètement greffé au groupe.
  Ce qu'il faut savoir lorsqu'on est reçu dans une tribu en Nouvelle-Calédonie c'est qu'on se doit, pour respecter les traditions de "faire la coutume", c'est à dire de glisser un petit cadeau (du café ou du tabac par exemple) et une petit billet dans un morceau de tissu de coutume et de l'offrir au chef de la tribu en expliquant, en quelques mots, la raison de notre venue. Cette tradition a pour but d'être bien accepté par tous les habitants de la tribu lors de notre passage.
  La coutume de mariage, elle, correspond à la cérémonie qui a lieu lors du premier jour d'un mariage Kanak. Lors de celle-ci, les hommes rattachés à la famille du marié se divise en trois groupes pour rassembler une quantité incroyable de nourriture (sucre, riz, manioc, ignames, fruits, viande...), de tissus et de cadeaux plus précieux, entre autres choses pour l'offrir à la famille de la mariée. Ils forment trois groupes dont chacun porte un nom, que j'ai oublié, et tout ce qu'ils ont ainsi rassemblé est offert au clan de la mariée pour ouvrir et officialiser de façon irréversible le lien nouveau entre leur deux clans. Les femmes, quant à elles, préparent le repas de leur côté et le mariage dure pendant trois jours, avec les cérémonies plus classiques à la mairie et à l'église le deuxième jour, suivies d'une grosse fête ou les centaines d'invités (jusqu'à 600 parfois) dansent et chantent jusqu'au petit matin, non sans s'encourager de quelques gorgées d'hydromel local!!



  Nous n'avons participé qu'à la première journée, celle de la coutume, mais c'est de toute évidence la plus enrichissante d'un point d'un point de vue culturel. Le reste du week-end fut partagé entre balades champêtres dans les environs de la tribu et rencontres avec la famille de Marie-Louise et ses voisins. Encore un moment passionnant où j'ai été reçu comme un roi par ces gens que je ne connaissais pas trois jours auparavant!

Et devinez où j'ai dormi le soir suivant? Chez mon cousin Erwann et sa charmante femme Virginie, qui habitent dans une superbe baraque sur les hauteurs de Nouméa après 8h et 400km de stop. En fait je n'avais pas les coordonnées d'Erwann avant d'arriver sur l'île et n'ai pu les prévenir que le matin même! Un peu gonflé le mec, non? Je n'avais vu Erwann que deux fois dans ma vie, du coup ce passage éclair m'a permis de les découvrir et d'en apprendre un peu plus sur la vie d'expatrié d'Erwann. Virginie, elle, est née ici et n'est plus qu'à quelques mois de donner naissance à leur premier enfant. Inutile de vous dire que j'ai encore une fois été accueilli à bras ouverts, et qu'ils se sont mis en quatre pour arranger mes galères de routards:
"Heu, Erwann, j'ai plus une thune pour payer le taxi et remonter de l'aéroport, tu pourrais venir me chercher, s'il te plaît?"
Une vraie plaie, j'vous jure!



  Il me restait alors cinq jours pour profiter de ma halte rapide de ce côté du globe et j'ai donc décidé de les passer sur une petite île à quelques km à peine de la grande terre: l'île des Pins.

Petit caillou aux plages de rêves mais avec un temps plutôt mitigé où j'ai sorti ma tente une place pour ne pas payer les hébergements un peu trop onéreux pour mon budget. J'ai donc débarqué le premier soir à la nuit tombée dans un camping désert (les gérants ne dormant pas sur place et étant le seul campeur), après m'y être gracieusement fait déposé par le chauffeur du très prestigieux Méridien, tout proche. N'ayant pas encore acheté de bouteille de gaz, j'ai jeté la boîte de raviolis dans les restes d'un feu aux braises encore rouges, authentique, pour me régaler en essayant de deviner les contours de la piscine naturelle qui fait la réputation du lieu: terrible. Les bruits de cochons sauvages et de chiens fouillant les poubelles n'étaient pas des plus rassurant mais qu'importe, la nuit fut plutôt bonne et la découverte du lieu au petit jour, un vrai régal!



  Après une autre nuit passée sur place, la pluie et l'ennui m'ont poussé à me faire déposer, toujours en stop, de l'autre côté de l'île où j'ai fait la connaissance de Benjamin, un dentiste vraiment cool, exilé sur la Grande-terre pour encore quelques semaines et qui m'a tout naturellement proposé de partager sa case pour m'éviter de monter ma tente entre deux averses. Il m'a permis de faire la connaissance d'un autre routard, très bon esprit, Christophe, qui a commencé son trip par une traversée de l'atlantique, respect, puis quelques mois en Afrique et continue en suivant à peu près le même itinéraire que moi mais en sens inverse! On s'est d'ailleurs fait invités à prendre l'apéro par de jeunes retraités en balade sur leur magnifique voilier de 45 pieds; et j'avoue que l'idée de me jeter à l'eau commence à germer, hé, hé ;)

L'histoire ne serait pas complète si je ne parlais pas de cette petite Mamie adorable que j'ai aidé à planter quelques plantes pendant qu'elle me racontait l'histoire des premiers voyageurs Soccodo qu'elle prenait plaisir à héberger au temps où il n'y avait pas encore de camping sur l'île. Elle voulait biensûr parler des routards et de leurs "Sacs à dos", mais j'ai mis quelques bonnes minutes à percuter, véridique! Et puis ce généreux passager de mon vol de retour de l'île des Pins qui voyant que je ne trouvais pas de consigne pour déposer mon sac l'après-midi en attendant de retrouver Virginie et Erwann pour ma dernière soirée à Nouméa, me l'a tout bonnement gardé dans sa bagnole et est venu me le ramener en fin d'aprem... après échange de numéros, noms et plaque d'immatriculation, je vous rassure.



La dernière soirée fut une énième occasion de faire de belles rencontres, à savoir les amis de Virginie et Erwann qui avaient prévu une soirée et m'ont invité à me joindre à eux, bonne humeur garantie et avérée.

Bon, je crois que c'est plutôt clair! L'expérience en Nouvelle-Calédonie m'a permis de voir à quel point beaucoup de gens peuvent être généreux, souriants et avides d'échange. Biensûr j'en connaissais certains et le bouche à oreille aide à mettre les gens en confiance. Biensûr la chance a joué en ma faveur, encore une fois et j'ai pris mon mal en patience quand je voyais que les choses ne se déroulaient pas tout à fait comme je le voulais, surtout avec les aléas du stop. Je sais aussi qu'il faut rester méfiant et qu'ici comme ailleurs, les gens peuvent être mal-intentionnés, méchants ou avoir l'alcool mauvais, et qu'on peut se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Mais ce que j'ai vu sur cette île, ce sont des gens venus d'ici et aussi beaucoup d'ailleurs qui essayent encore aujourd'hui d'apprendre à vivre ensemble et à se respecter et qui se battent bien souvent pour continuer à se saluer, à part peut-être à Nouméa (les villes ne sont pas faites pour ça), à ne pas trop faire de généralités et qui n'ont pas oublié qu'aider son prochain est une condition essentielle à la vie en communauté.

Alors, je n'ai qu'un mot à dire: Merci!
Merci à tous ceux qui m'ont tendu la main, et souvent bien plus que ça, lors de mon escapade en Nouvelle-Calédonie et qui m'ont permis de visiter cet archipel magnifique sans dépasser mon budget de 15 euros par jours (si, si!) et m'ont surtout aidé à découvrir et comprendre ses multiples facettes!

Merci, merci, merci, du fond du cœur!

mardi 3 août 2010

T'as fait quoi pour fêter tes 6 mois de voyage?


  J'ai médité ! ! !  :(

  Et Auré, elles sont où tes photos d'Indonésie?
Heu... ben... j'en ai pas pris des masses à vrai dire... et puis même pas pris le temps de trier les 3 pauvres clichés que j'ai dans le fond de ma carte mémoire, donc ceux qui ont pris l'habitude de survoler mes superbes logorrhées en regardant que les images se verront pour cette fois obligés de prendre un peu plus de temps que les mois précédents, hé, hé, hé

  Bon faut que j'vous explique. Après avoir copieusement bullé à Kanchanaburi, j'ai passé une dernière soirée sur Bangkok et ai mis le cap sur Bali.
  Et quand on arrive sur Bali, la première ville à voir c'est Kota, mais là faut pas s'attendre à être tout seul sur une petite crique perdue; non, l'usine touristique Balinaise s'apparente plus à une grosse ville du sud de la France en plein mois d'août, saturée de trafic motorisé et de quelques calèches à touristes, bordée d'une immense plage de sable blanc où les surfeurs débutants et les bandes de touristes Australiens s'agglutinent en masse. Le soir, tout ce petit monde coure d'happy hour en happy hour afin de se gorger de Bintang (la bière locale) à prix cassé avant de finir dans une des grosses boîtes de la ville où les rares locales qui s'y aventurent sont avant tout là pour le travail... si vous voyez ce que j'veux dire...
« Heu... Auré, on voit toujours c'que tu veux dire! »

  Vous l'aurez compris, une journée et demi à Kota, et ma première heure de cours de surf plus tard, je décidais de m'éloigner de cette ambiance incompatible avec mon esprit de routard en quête de découvertes locales. Je suis donc parti faire le tour de l'île en scooter (125cc, s'il vous plaît) pendant neuf jours. Je me suis un peu arraché les cheveux pour m'habituer au trafic, aux habitudes de conduite sans règles strictes et au manque de panneaux de direction clairs, mais une fois ces petits désagréments acceptés, le sentiment de liberté m'a procuré un vrai plaisir. J'ai donc commencé par visiter Ubud, capitale de l'art Balinais, située au centre de l'île, puis l' incontournable lac Batur et enfin la ville d'Amed et son collier de criques de la côte Est. Je me suis d'ailleurs un peu éternisé à Amed pour profiter un peu plus des fonds marins qu'on peut y observer avec un simple masque et un tuba, sans oublier l'épave de l'USS Liberty qui fait la joie des plongeurs du monde entier, et aussi parce que j'ai séjourné chez un couple de Balinais à la retraite d'une gentillesse incroyable.

  J'ai atterri chez eux complètement par hasard, en cherchant le logement le moins cher du coin, comme d'hab, mais ce n'est qu'en me réveillant le lendemain que j'ai compris la chance que j'avais de rester dans cette maison. En effet, après le réveil du coq qui chantait à 2m de ma piaule dès 4h du mat, puis les cris du plus jeune des petits enfants qui avait du mal à accepter que ses deux cousines d'une petite dizaine d'années lui donnent le bain dans une eau aussi froide et de si bonne heure, c'est la voix de Philippe Cataldo, le chanteur des tubissime « Divas du dancing » qui a fini de m'extirper de mon lit. Si, si, Papa Mangu (le grand père de cette joyeuse tribu) me faisait l'honneur de faire jouer un peu de musique française aux baffles surpuissantes de sa chaîne HiFi. Je sors donc de ma tanière afin de répondre à son invitation/obligation pour finalement découvrir que Maman Mangu avais déjà préparé le café, et des petites douceurs fait main, enrobées dans des feuilles de bananes en guise de petit-dej et que toute la petite famille s'était mise à se trémousser joyeusement sur ces rythmes d'un autre siècle: ambiance!
Je n'étais pas bien sûr d'être vraiment réveillé après tant de bizarreries mais j'appréciais le moment et finissais de m'éveiller aux premiers rayons du soleil tel un lézard immobile, sortant de son hibernation nocturne. Bref j'ai abusé de leur gentillesse pendant 4 jours et me suis finalement résigné à retourner sur Kota pour rendre mon scooter et prendre la direction des Gilis, qui signifie « îles » en Indonésien et sont réputées pour leurs plages superbes et le calme qu'on peut y trouver.

  C'est effectivement ce que j'y ai trouvé: des plages de sable fin désertes, des clubs de plongée en pagaille, mais malheureusement trop onéreux pour un voyage prolongé comme le mien, et surtout un certain calme dont j'avais vraiment besoin à ce stade de mon trip. En fait, malgré tous les moments magiques que j'avais vécu, je commençais depuis quelques temps à perdre l'envie de continuer à bouger et à rencontrer toujours plus de monde et finissais par ne plus vraiment savoir de quoi j'avais envie, ni ce que j'étais venu chercher dans cette trans-continentale en solitaire! Normal, les six mois d'isolement approchaient et il était sans doute temps de faire un point et de recharger les batteries. De plus j'avais besoin de me préparer mentalement à vivre une toute nouvelle expérience, qui tombait à point nommé.

  Depuis mon passage en Inde, je m'intéressais de plus en plus aux bienfaits que pouvait m'apporter une retraite méditative et avais postulé pour participer à une retraite silencieuse de dix jours dans un centre Dhamma Vipassana situé dans les environs de Jakarta. Après me l'être coulée douce pendant mes deux premières semaines en Indonésie, je me suis donc dirigé vers Jakarta et ai passé à peu près 8h à tenter de trouver ce satané centre de méditation, alors qu'il m'a fallu à peine 1h30 pour en revenir en voiture! Ah oui, un petit truc si vous allez en Asie un jour: ils savent pas lire une carte et préfèrent souvent vous indiquer une mauvaise direction que d'avouer qu'ils ne savent pas où vous voulez aller (comment ça je me cherche des excuses bidons?).

  Je suis donc arrivé in-extremis pour écouter les instructions, les règles et les premiers principes de méditation que j'allais devoir suivre pendant dix jours. Bon, avant de commencer le récit de ces dix jours de torture mentale et physique, je vais répondre à la question que tout le monde se pose: « c'est quoi un centre Dhamma Vipa... machin-chose là? »
  Dhamma signifie qualité ou vertu alors que Vipassana est le nom d'une technique de méditation particulière, dont les principes généraux existaient avant Bouddha mais qu'il a été le premier à mettre en pratique... en gros! La technique consiste à se tenir en position de méditation classique (être assis confortablement, les yeux fermés, le dos droit et les mains jointes) et d'essayer de ressentir les sensations que l'on peut percevoir à la surface de notre corps, sur une zone d'abord très restreinte (en l'occurrence la partie du visage située entre le nez et la lèvre supérieure) puis de plus en plus grande, jusqu'à essayer de ressentir toutes nos sensations corporelles simultanément. Je dis bien essayer car l'esprit non-initié à la pratique de la méditation (dont j'étais l'exemple parfait) est assez retissant à ce genre de jeu. Les deux premiers jours on se cherche, on essaye plein de positions différentes (il m'a fallu une semaine pour trouver la mienne!), on se bat pour maîtriser nos pensées involontaires incessantes et on passe de longs moments à se dire que la zone du corps choisie doit être totalement dépourvue de capteurs sensitifs à force de ne rien ressentir. Puis petit à petit la grosse bébête qui nous sert de cerveau se laisse apprivoiser, et les premiers picotements, changements de température et légers courants d'air deviennent perceptibles. Il faut dire qu'à force de se concentrer sur notre enveloppe épidermique jour après jours, dix heures durant, on fait des progrès, forcément.

  Bon alors comment ça se déroule ces dix jours?
Tout d'abord il y a quelques règles à respecter dans le centre afin de se consacrer entièrement à la technique sus-dégrossie et en ressentir les effets.
  Du premier soir au dixième jour de méditation:
- on ne communique pas avec les autres participants, ni verbalement, ni par geste, ni même en se regardant dans les yeux, sauf avec le professeur et ses deux assistants, mais très brièvement et en cas de blocage, histoire de pas péter un plomb tout seul dans son coin ni de s'enfuir du centre en pleine nuit,
- les femmes et les hommes évoluent dans des espaces séparés et tout contact physique est formellement interdit. De ce fait les relations sexuelles sont biensûr à bannir et l'auto-satisfaction n'est pas non-plus envisageable...écrit noir sur blanc dans le contrat!
- on nous demande de laisser tout ce qui pourrait nous distraire ou nous permettre de communiquer avec l'extérieur pendant le stage: livres, lecteurs MP3, téléphones, ordinateurs, et tout ce qui permet d'écrire est donc confisqué dès le départ. On laisse également ses papiers d'identité et autres clés de bagnole éventuelles, histoire de pas être tenté de fuir en douce (ce qui est finalement une très bonne chose, croyez-moi),
- il est également interdit de courir, faire du sport, du yoga, de chanter, de pratiquer d'autres techniques de méditations, de prier ou d'effectuer des rites quels qu'ils soient,
- on est également tenu de suivre le rythme suivant qui nous est imposé tout au long de la journée à grands coups de gong:

4h: réveil
4h30 – 6h30: méditation
6h30 – 8h: petit déj
8h – 11h: méditation
11h – 13h: déjeuner
13h – 17h: méditation
17h – 18h: goûter
18h – 19h: méditation
19h – 20h30: discours du maître spirituel sur la journée écoulée et celle à venir (sur DVD)
20h30 – 21h: méditation
21h: tout le monde au lit et quand le maudit coup de gong de 4h arrive tout recommence!

  Heu non, j'ai pas oublié le diner, le dernier repas de la journée étant celui du midi, et pas de viande à l'horizon, le régime est 100% végétarien! Du coup les journées sont rythmées par un nombre plutôt limité d'activités, à savoir: dormir, se doucher, manger, pisser et plus si affinité, faire sa lessive, marcher ou méditer... point final!
  Et pour finir, on ne cache pas de bouffe dans ses affaires, on ne fume pas, on ne boit pas d'alcool et on évite toute sorte de drogue. Voilà c'est tout...

  Bref tout est fait pour qu'on se sente tout seul et qu'on se consacre entièrement à cette technique... et ça marche! Sinon un petit mot sur le discours quotidien du Guru (qui signifie maître spirituel, pas de secte à l'horizon, je vous rassure), 1h30 d'éclaircissements sur la manière dont on doit travailler pendant les jours suivants et surtout une grosse leçon de moral très humaine qui vise à nous rendre un peu plus ouvert, tolèrent et respectueux de tout, et surtout de soi quand on sort du centre. La seule difficulté étant les 15 premières minutes du premier jours où on ne comprend pas bien pourquoi on devrait s'efforcer à chercher une truite en nous: « The trout, the trout, the trout » qui s'est finalement avérée être la vérité: the Truth, mais avec son accent Indo-Birman, ça a pas été facile tout les jours...

  Voilà, en quelques lignes, comment j'ai vécu cette retraite, il est bien évident que ça ne concerne que mon ressenti et que chaque personne se heurte à ses propres difficultés et en retire quelques chose de différent, mais généralement très positif.
  Le premier jour on se croirait à ZombiLand, chacun regarde ses pieds pour ne pas être tenté de croiser le regard des autres et de risquer d'entrer en contact, d'une manière ou d'une autre. Les « anciens » élèves étant déjà en mode « méditation profonde H24 », sorte de demi-fantôme marchant très sereinement et plutôt doucement en suivant les mêmes cheminements du matin au soir. Nous les newbies du concentré de cervelle... pardon, de la concentration spirituelle, on observe et on essaie de se sentir bien dans ce nouvel environnement vide d'interaction.
  Il faut dire que vu le rythme « imposé » (je me suis rarement levé à 4h pour être honnête, mais j'y été généralement pour 5h30, la méditation du matin étant la plus plaisante à mon goût) on sature vite des longues heures de position assise à tenter de sentir chaque cm² de notre peau. Heureusement les trois premiers jours nous amènent progressivement vers cet sorte d'auto-scanner complet, mais le quatrième jour, on nous demande de respecter les trois heures de grande détermination qui consiste à ne pas bouger du tout pendant une heure entière, et là le moral en prend un coup, surtout quand on a pas encore trouvé sa position! Le moral commence à faire les grands huit et il m'est arrivé plus d'une fois de sortir du hall de méditation, les nerfs en boule, prêt à prendre mon sac et à me barrer de cet asile de fous sur le champ! Et c'est là que les assistants sont importants parce qu'on peut leur confier notre désarroi profond, prêt à se transformer en dégout total de toute forme de méditation, et sans proposer de solution miracle, le fait d'exprimer mon petit caprice à ce moment là m'a vraiment aidé à reprendre confiance et à me remotiver.

  C'est étonnant comment notre cerveau réagit quand on ne l'inonde plus avec de nouvelles informations, comme on a l'habitude de le faire à longueur d'année. Plus rien à lire, à comprendre ou à interpréter, ou presque, et le voilà qu'il se trouve quasi enchaîné comme un petit singe furieux se débattant dans sa cage... Les exercices de méditation nous aident à calmer son tempérament et le voilà qu'il nous ressort des souvenirs vieux de 20 ans, totalement enfuis depuis des lustres, des gens qu'on avait oublié pour toujours, toute notre vie défile, dans un sens, dans l'autre, les vivants, les morts, les bons moments comme les mauvais, tout ce qui nous a marqué... tout remonte (enfin en ce qui me concerne).
  Puis, j'ai eu l'impression que mon esprit commençait à trouver le temps long à ne faire que méditer, méditer, méditer... alors à chaque pose déjeuner, ou goûter, il a commencé à se demander ce qu'il allait pouvoir faire à l'issue de cette belle retraite, à planifier la suite du trip, à trouver des idées pour mon retour en France, à se demander ce qui lui manquer le plus... sans pouvoir noter quoi que ce soit... dur! J'ai également passé quelques longues minutes à observer une araignée grosse comme ma main, ou mes nouvelles amies les fourmis en plein travail à l'entrée de leur fourmilière... passionnant, n'est-ce pas? Oué, d'accord! On ne se moque pas, svp, non mais!

  Puis le dixième jour se rapproche de plus en plus, finit enfin par arriver et à 9h, après une dernière heure de grande détermination que l'on interromprait pour rien au monde (question de fierté lors de cette ultime épreuve), on retrouve le droit à la parole! On prend son temps, surtout les mecs, et avant les mots, ceux sont presque des larmes qui montent de manière incontrôlable en fixant le regard de Laurent avec qui j'avais échangé à peine deux mots le premier jour. Est-ce parce qu'on s'est croisé comme des robots pendant dix jours pour ne pas briser la moindre règle, alors qu'on traversait les mêmes moments de remise en question personnelle, ou parce que le contact humain nous a vraiment manqué profondément, je ne sais pas, ce qui est sûr c'est que ce moment était vraiment fort en émotions, pour tous des participants.
  On passe alors 24h à parler abondamment de nos expériences personnelles et l'échange est vraiment sincère, vrai, pur. Notre cerveau recommence à se nourrir de tout ce qu'il trouve, et on reprend nos habitudes oubliée d'être humain multi-tâche perturbé...

  La fin de ce stage m'a d'ailleurs permis de rencontré trois personnes formidables: Laurent, le Français qui travaille sur Jakarta, Mickael, l'américain qui a débarqué là un peu par hasard et pour finir une autre magnifique hollandaise, Tessa, qui tentait l'expérience pour la deuxième fois.

  Voilà, j'ai testé pour vous la retraite méditative silencieuse de dix jours et franchement j'en ai chié! Mais ça restera une expérience clé de mon voyage et j'en ressors complétement rechargé, plein d'amour et prêt à vivre les six mois de voyage qu'il me reste plein d'énergie et de très bonnes ondes prometteuses.

  A l'heure où je fini d'écrire ce post je reviens de douze jours mémorables en Nouvelle-Calédonie. En effet les gens que j'y ai rencontré n'ont eu de cesse de m'héberger gratuitement et de me conseiller amicalement, avec une pensée toute particulière pour mon cousin Erwann et sa femme Virginie qui ont eu la surprise de me voir débarquer à l'improviste et se sont mis en quatre pour moi... mais ça se sera pour mon prochain post!

P.S: je suis à Cairns (Nord-Est de l'Australie) et viens tout juste de louer un Van pour descendre vers Brisbane en 15j, puis direction Sydney pour relier l'île de Pâques et l'Amérique du Sud... pas fini de vous raconter ma vie, c'est moi qui vous l'dit!

Bisous les p'tits Loups

vendredi 23 juillet 2010

Juste pour lire...

  Ceci n'a rien à voir avec mon trip mais vu que les collègues sont en grêve, je me sens un peu concerné quand même... Voilà donc un article avec plein de liens intéressants pour celles et ceux qui veulent mieux comprendre la situation et les enjeux de cette "maudite" grêve, avant de nous juger attivement.

http://www.facebook.com/note.php?note_id=127824543926873&id=563051990

Plein de bisous à tous de Nouvelle-Calédonie et sincèrement désolé pour ceux que cette grêve pénalise.